LES DIFFERENTES DEFORMATIONS
Les déformations décrites sont d’origine positionnelle, et sont les deux plus fréquentes. Il sera détaillé dans les prochaines semaines la dolichocéphalie (peu fréquente et présente dès la naissance), ainsi que les craniosténoses (déformations crâniennes congénitales).
La plagiocéphalie POSTERIEURE
La plagiocéphalie est répertoriée dans la classification internationale des maladies (Q67.3)
On désigne par plagiocéphalie, l’aplatissement de l’arrière du crâne d’un seul côté, sur la région pariéto –occipitale. Cet aplatissement postérieur entraîne par un phénomène de pressions et de poussées sur les os antérieurs, une déformation du crâne dite en parallélogramme. |
Elle peut être présente dans de rares cas dès la naissance (13% des cas) suite à une position in-utero ayant entrainé un appui prolongé sur le crâne du bébé, plus fréquemment elle apparait dans les premières semaines de vie. Le point de départ est toujours le même : un défaut de rotation de la tête de l’enfant qui peut avoir comme origine un torticolis congénital, ou une simple position préférentielle (torticolis postural).
On prendra également en compte le nombre de millimètres d’asymétrie crânienne mesuré à l’examen clinique afin d’établir le diagnostic. Mais de manière générale, plus l’asymétrie crânienne est importante, plus les signes visuels de plagiocéphalie sont importants.
Classification de la Plagiocéphalie
Vous êtes professionnel de santé ou de la petite enfance et vous souhaitez obtenir une affiche de la classification de la plagiocephalie : cliquez - ici
La brachycéphalie
On désigne par brachycéphalie, l’aplatissement de tout l’arrière du crâne.
Elle n’est jamais présente dès la naissance. Elle apparaît dans les premières semaines de vie, dû à un appui prolongé sur l’arrière du crâne du bébé pouvant avoir 2 causes principales : l’hyperextension de l’enfant, due à un RGO par exemple, ou l’hypomobilité de l’enfant due à des temps prolongés sur le dos et à un manque de stimulation dans d’autres positions. |
Caractéristiques:
- Vue de côté : méplat de tout l’arrière de la tête, avec présence d’un chignon
- Vue de face : Enfant avec un visage très rond, « grosse tête » par un élargissement du haut de la tête
- Vue de dessus : perte de l’arrondi de la tête par aplatissement de l’arrière du crâne
- Vue de côté : méplat de tout l’arrière de la tête, avec présence d’un chignon
- Vue de face : Enfant avec un visage très rond, « grosse tête » par un élargissement du haut de la tête
- Vue de dessus : perte de l’arrondi de la tête par aplatissement de l’arrière du crâne
La brachycéphalie se mesure en pourcentage, par le rapport entre la distance de la largeur (L) du crâne et la profondeur (P) du crâne. Ce chiffre est appelé l’indice crânien (IC).
IC = L/P x 100 Norme : environ 80%
Louis Argenta a également décrit 3 degrés aux brachycéphalies permettant de classer la déformation de légère à sévère :
IC = L/P x 100 Norme : environ 80%
Louis Argenta a également décrit 3 degrés aux brachycéphalies permettant de classer la déformation de légère à sévère :
Vous êtes professionnel de santé ou de la petite enfance et vous souhaitez obtenir une affiche de la classification de la brachycéphalie: cliquez - ici
LA PLAGIOCÉPHALIE ASSOCIÉE À LA BRACHYCÉPHALIE
Il est tout à fait possible de combiner les 2 déformations. Dans ce cas la classification se fait de la même manière, et les mesures prises sur les 2 déformations. La prise en charge peut cependant être plus complexe.
La cause est donc combinée : un défaut de rotation de la tête, associé à une hyperextension ou à des temps prolongés sur le dos. |
LA DOLICHOCÉPHALIE
La dolichocéphalie positionnelle est une déformation crânienne, apparaissant chez l'enfant durant la grossesse ou dans les premiers mois de la vie. Elle se caractérise par un crâne plus long et plus étroit.
Ce type de déformation est plus commune chez les enfants en siège. Cette déformation crânienne positionnelle est nettement moins fréquente que la plagiocéphalie postérieure et la brachycéphalie.
LES CRANIOSTÉNOSES
C'est une fermeture anormale ou prématurée d'une ou plusieurs sutures du crâne résultant en une forme anormale du crâne. Elles se caractérisent par des déformations du crâne avec des anomalies de la face.
Il en existe plusieurs types:
Il n'y a pas de traitement permettant de retarder l'ossification des sutures crâniennes. La prise en charge est chirurgicale.
La prévalence générale des craniosténoses est de 1/ 2000 à 2500 .
Il en existe plusieurs types:
- la scaphocéphalie ( crâne allongé "en barque")
- la trigonocéphalie (crâne triangulaire)
- la plagiocéphalie vraie synostotique ( méplat antérieur)
- la brachycéphalie ( diminution du diamètre antéro postérieur)
- l'oxycéphalie ( crâne pointu et rétréci harmonieusement)
Il n'y a pas de traitement permettant de retarder l'ossification des sutures crâniennes. La prise en charge est chirurgicale.
La prévalence générale des craniosténoses est de 1/ 2000 à 2500 .
CAUSE DES DEFORMATIONS
Comme il a été décrit dans les parties précédentes, l’apparition d’une plagiocépalie est différente de celle d’une brachycéphalie .
Cause primaire de la plagiocéphalie : défaut de rotation de la tête de l’enfant qui peut avoir comme origine un torticolis congénital, ou une simple position préférentielle (torticolis postural).
Cause primaire de la brachycéphalie : l’hyperextension de l’enfant, due à un RGO par exemple, ou l’hypomobilité de l’enfant due à des temps prolongés sur le dos et à un manque de stimulation dans d’autres positions.
A ces causes primaires, s’ajoute des facteurs de risque pendant la grossesse, à l’accouchement et en post-partum.
C'est cette accumulation d'une cause primaire, associée à plusieurs facteurs de risques qui sont la cause de l'apparition d'une déformation crânienne .
Cause primaire de la plagiocéphalie : défaut de rotation de la tête de l’enfant qui peut avoir comme origine un torticolis congénital, ou une simple position préférentielle (torticolis postural).
Cause primaire de la brachycéphalie : l’hyperextension de l’enfant, due à un RGO par exemple, ou l’hypomobilité de l’enfant due à des temps prolongés sur le dos et à un manque de stimulation dans d’autres positions.
A ces causes primaires, s’ajoute des facteurs de risque pendant la grossesse, à l’accouchement et en post-partum.
C'est cette accumulation d'une cause primaire, associée à plusieurs facteurs de risques qui sont la cause de l'apparition d'une déformation crânienne .
FACTEURS DE RISQUES
Des facteurs de risques sont connus : globalement, ces facteurs de risques regroupent tout ce qui va entraîner des pressions prolongées sur le crâne de l’enfant in-utero, à l’accouchement, et après la naissance.
Facteurs de risques pendant la grossesse
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FACTEURS DE RISQUES LORS DE L’ACCOUCHEMENT
- Circulaire du cordon ou bretelle : cordon autour du cou, de l’épaule …
- Travail long
- Expression abdominale
- Périmètre cranien de bébé élevé
- Extraction instrumentale : forceps, ventouse, spatules
A savoir : Le remboursement à 100% de la péridurale : 1994 par Simone Veil
77 % des françaises ont une péridurale en France lors de leur accouchement. Cette dernière, miraculeuse sur les douleurs de travail, entraîne dans de nombreux cas une baisse des contractions (et donc un recours à l’ocytocine plus fréquent) et une somnolence/fatigue de la maman (en lien avec les morphiniques présents dans sa composition). Par conséquent, une étude a montré une augmentation de 33% des naissances par instruments (forceps, ventouse, spatules) ces 20 dernières années.
Instruments = Rotation forcée, traction sur les cervicales et compression des sutures crâniennes, mais également augmentation du risque de présence d’une bosse séro-sanguine ou d’un céphalhématome (ces derniers étant responsables eux même par leur présence, d'une difficulté de l'enfant à tourner sa tête d'un côté)
Facteurs de risques en post accouchement
- Campagne "Back to Sleep" en 1992 en France : Tous les enfants doivent dormir sur le dos dès la naissance afin de diminuer le risque de mort inattendue du nourrisson (MIN) qui peut être due à la position de sommeil sur le ventre, responsable d'étouffements. Ce fut une vraie réussite, une diminution de 75% des MIN a pu être observée depuis. MAIS … Un bébé est donc dès la naissance positionné sur le dos pour dormir la nuit et les siestes => hyperpression sur l’arrière du crâne de manière prolongée
Important : en aucun cas cette campagne n’est à remettre en cause.
- Explosion des articles de puériculture : Multiplication des articles de puériculture ces dernières années (cocoonababy, doomoo, balancelle, transat réglable …) donnant faussement l’impression aux parents de varier les positions de leur enfant. Ces articles sont pour la quasi-totalité des produits où l’enfant est placé sur le dos et limité dans sa mobilité.
- Alimentation au biberon: (Qu’il soit rempli de lait maternel, ou artificiel)
Le biberon est donc dans la plupart des cas donné par la main droite du parent, l’enfant ayant toujours le même appui (région occipito – pariétal droit) sur le bras gauche.
De manière générale, les facteurs de risques en post-partum sont un manque de stimulation de l'enfant dans toutes les positions dès la naissance: dorsale, ventrale, et latérale.
PREVENTION
Tout d’abord, il est important de bien comprendre les mécanismes d’apparition d’une déformation crânienne afin d’appliquer une prévention efficace. Les explications qui vont suivre sont un récapitulatif de gestes préventifs, mais sont souvent mal appliqués ou oubliés car la cause de leur application mal comprise. C’est pourquoi nous vous recommandons fortement de venir nous voir en conférence !
DEPISTAGE PRECOCE
Durant le séjour à la maternité, contrôler la mobilité de la tête de votre enfant:
Quand vous le posez sur le dos pour dormir ou pour le change, positionne-t-il autant sa tête à gauche qu’à droite, ou souvent/toujours du même côté ?
Si votre enfant positionne très souvent ou toujours la tête du même côté => demander l'avis du pédiatre afin de déterminer s'il s'agit d'un torticolis congénital ou postural. Puis selon le diagnostic il pourra être nécessaire de voir un ostéopathe et/ou un kinésithérapeute.
Quand vous le posez sur le dos pour dormir ou pour le change, positionne-t-il autant sa tête à gauche qu’à droite, ou souvent/toujours du même côté ?
Si votre enfant positionne très souvent ou toujours la tête du même côté => demander l'avis du pédiatre afin de déterminer s'il s'agit d'un torticolis congénital ou postural. Puis selon le diagnostic il pourra être nécessaire de voir un ostéopathe et/ou un kinésithérapeute.
PRÉVENTION EN TEMPS D'EVEIL
- Lors des biberons : varier les positions, changer de bras, alterner les biberons donnés de la main droite et de la main gauche. Exemple : lundi biberons donnés de la main droite, mardi biberons donnés de la main gauche etc ...
- Éviter au maximum les articles de puéricultures mous de type : cocoonababy, doomoo … ainsi que les coussins dit « anti tête plate ».
- Privilégier les temps d'éveil sur un plan ferme, type tapis d’éveil ou de sol, où l’enfant pourra tourner sa tête sans contrainte.
- Placer les jeux sur les cotés ou aux pieds de l'enfant . Éviter les arches de jeux au dessus de l’enfant qui maintiennent son regard fixe en rotation neutre de tête .
- Stimulation en position ventrale "Tummy time to Play" sous surveillance d'un parent: par pallier de 10 secondes en augmentant progressivement, placer l’enfant sur le ventre sur un plan ferme. L'enfant doit attendre 30min minimum en position ventrale à 2 mois, et 1h30 minimum à 4 mois. La stimulation ventrale peut aussi être dans vos bras, sur votre torse ou sur la table à langer lors du change.
- Pour les promenades, privilégier le portage plutôt que la poussette qui exerce un appui sur l’arrière du crâne.
Prévention en temps de sommeil
Votre enfant doit être mis sur le dos en temps de sommeil, et donc sans surveillance. Afin d'eviter un appui prolongé pendant plusieurs heures sur l'arrière du crâne de votre enfant, il faut :
Ceci permet de manière importante de réduire sur une journée le temps passé en appui sur l'arrière de la tête, et permet également de vérifier la bonne mobilité de la tête de votre enfant : si vous remarquez par exemple que vous n'avez aucun problème pour mettre la tête de votre enfant vers la droite (la joue droite repose sur le matelas), mais que du côté gauche vous sentez qu'il n'est pas aussi à l'aise, que c'est plus difficile (la joue gauche ne repose pas sur le matelas ou l'enfant ne tient pas la position et revient en rotation neutre ou vers la droite), il faut consulter : demander l'avis du pédiatre ou du médecin + consultez un kinésithérapeute et / ou un ostéopathe
- Lorsque votre enfant dort, alterner les rotations de sa tête. Exemple : lundi dodo tête à droite, mardi dodo tête à gauche etc ...
Ceci permet de manière importante de réduire sur une journée le temps passé en appui sur l'arrière de la tête, et permet également de vérifier la bonne mobilité de la tête de votre enfant : si vous remarquez par exemple que vous n'avez aucun problème pour mettre la tête de votre enfant vers la droite (la joue droite repose sur le matelas), mais que du côté gauche vous sentez qu'il n'est pas aussi à l'aise, que c'est plus difficile (la joue gauche ne repose pas sur le matelas ou l'enfant ne tient pas la position et revient en rotation neutre ou vers la droite), il faut consulter : demander l'avis du pédiatre ou du médecin + consultez un kinésithérapeute et / ou un ostéopathe
- Eviter de mettre le mobile au dessus de son visage : le placer sur les côtés (en alternant toutes les semaines) ou à ses pieds.
- En cas de veilleuse, objet accroché sur un côté du lit : alterner de côté toutes les semaines.
- Si vous remarquez que votre enfant est fortement attiré par la porte de sa chambre ou par une fenêtre, ce qui entraine l'enfant à effectuer la même rotation de tête de manière prolongée : changer toutes les semaines votre enfant tête / pied dans son lit.
- Attention cododo : certaines mamans, le plus souvent qui allaitent, ont tendance à tourner la tête de leur enfant vers elles afin de voir son visage : mais dans ce cas l'enfant a tout le temps la tête tournée du même côté. Dans ce cas, alterner la position de votre enfant tête / pied dans son lit.
Plaquette préventive en libre téléchargement :
N'oubliez pas de faire un don afin que ces plaquettes puissent être imprimées à des milliers d'exemplaires pour couvrir les besoins du département.
Elles seront distribuées en maternité, en PMI, en RIPAM, chez les professionnels de santé et de la petite enfance, soit environ 20 000 impressions par an.
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